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3 oct. 2017

La Lune est à Nous



J’avais un peu peur en commençant La Lune est à Nous et, maintenant que je l’ai terminé, j’ai peur d’en parler.
Même après deux ans à tenir ce bébé-blog, ça m’est toujours aussi difficile de parler de livres qui me touchent aussi personnellement. La force et l’intensité de ces trois cents soixante-dix-sept pages m’ont époustouflé. Je peine déjà à trouver mes mots, à savoir par où commencer…

Arbitrairement et parce qu’il faut bien que je me lance, je vais commencer par les personnages. Au coeur de cette histoire, il y a Olive et Max, deux ados aux caractères bien différents, mais qui m’ont énormément touchés par leur humanité, par la facilité avec laquelle j’ai pu les comprendre et m’identifier à eux. Ils se complètent avec une alchimie rare, jusque dans leurs aventures. J’ai du mal à les imaginer l’un sans l’autre. L’image est naïve, mais ils m’ont vraiment donné l’impression d’être deux pièces d’un même puzzle.

Chacun d’eux a su me montrer ou me rappeler ce que je suis, ce que je pense ou ai pensé, … Par pudeur, je dirais simplement qu’il y a bien évidemment, une part extrêmement personnelle dans cet attachement.

Je suis également obligée de mentionner tous les personnages qui entourent ce merveilleux duos : les membres du Dépôt, le petit frère de Max, les Trois Grâces… Ce qui m’a frappée chez eux, c’est leur diversité de religion, couleur de peau, origines, orientations sexuelles, … Cette diversité est une force du roman, en offrant à chacun une vraie place, en montrant un groupe de personnage qui reflète la réalité bien plus que d’autres romans tout aussi contemporains. Les caractères bien trempés d’Imane, Seb, Val et les autres ont été une bouffée d’air frais pour moi.

Beaucoup des thèmes abordés par l’autrice de La Lune est à Nous sont liés à cette diversité. Les discriminations que subissent les personnages sur la seule base de leurs différences composent une grande partie de l’intrigue. Cindy Van Wilder n’épargne rien au lecteur et, je le dis comme je le pense, certains passages font l’effet d’une grande claque dans le museau. Pourtant, même quand l’autrice décrit ces injustices et la cruauté d’une société un peu trop formatée, elle ne cesse d’être d’une bienveillance absolue envers les personnages et ce qu’ils sont. Subtilement, sa maîtrise du texte lui permet de distiller ses messages, sa révolte et celle des personnages malgré la cruauté et les injustices qu’ils doivent affronter. De la même façon, elle a su montrer toute l’ambivalence d’un monde aussi ouvert que celui d’internet. Les réseaux sociaux sont à la fois un incroyable soutien pour les personnages… Et leur principal antagoniste. Alors que je m’interroge souvent sur le rôle d’internet dans nombre de romans un peu prompts à vouloir en montrer les dérives, c’est un soulagement de voir un roman qui se montre aussi juste, en montrant à la fois le pire et le meilleur peuvent y subsister.

Je me permets une petite digression sur l’écriture inclusive : Sous ce nom étrange se cache une règle d’écriture qui a récemment fait éclore quelques réactions outrées sur la toile. Son objectif est simple puisque son utilisation vise à gommer les inégalités de genres de notre langue. On dira par exemple de 999 femmes et un homme qu’ils sont allé.e.s au marché. Cette règle n’est pas imposée à qui que ce soit, nous sommes tous libre de l’utiliser ou non. S’en servir, c’est donc le choix qu’a fait Cindy Van Wilder. Au premier abord, j’ai été surprise de voir ces petits points apparaître ici et là dans une phrase… Parce que j’ignorais tout simplement que La Lune est à Nous utilisait l’écriture inclusive !

Et ça marche : une fois passée la surprise initiale, ma lecture n’a pas été entravée, je ne me suis pas fracturée de nerf optique ni foulé de paupière. Non, j’ai lu et apprécié le texte à sa juste valeur. Ce choix si simple m’apparaît comme une vraie démarche qui s’intègre si bien avec les valeurs que transmet La Lune est à Nous : en plus d’être une formidable ode à la diversité dans son thème et ses personnages, ce cri du coeur et cette volonté de faire une place à tout le monde se retrouve jusque dans l’utilisation de l’écriture inclusive.

La Lune est à nous est à la fois une bouffée d’air frais et une vilaine claque dans la figure. Mais il s’en dégage une aura de bienveillance qui fait du bien. La diversité est à l’honneur dans un roman bien plus dense qu’il n’y paraît. La justesse et la finesse avec laquelle Cindy Van Wilder présente ses personnages et traite les innombrables messages de ce livre en font, pour moi, un indispensable. Il ne pourra que faire faire du bien, secouer les esprits un peu trop fermés et redonner un peu d’espoir au lecteur.


5 mai 2017

L'Alchimie de la Pierre








Auteur : Ekaterina Sedia
Editeur : Le Belial'
Traduction : Pierre-Paul Durastanti










Couverture :
Si ce n'est pas la couverture qui m'a attiré l'oeil, j'ai malgré tout aimé détailler cette illustration de Nicolas Fructus : les rouages, les cheveux, les éclats de porcelaine... En fait, j'aime encore plus l'atmosphère qui s'en dégage après avoir terminé ma lecture et qui correspond étrangement à mon état une fois le livre terminé ! Cerise sur le gâteau : des illustrations en entêtes de chapitres en font un très bel objet !

Avis :
Tout d'abord, je ne peux que remercier Babelio et Le Bélial' pour m'avoir donné l'occasion de découvrir l'Alchimie de la Pierre.

là où le livre a tout de suite brillé, c'est par ses descriptions qui font la part belle aux couleurs et aux odeurs. L'autrice livre ainsi une vision vibrante de son univers et de la ville dans laquelle se déroule l'intrigue. Des tons colorés et chaleureux des beaux jours à la noirceur et à l'odeur de suie et de sang des combats, chaque nuance est maîtrisée, placée avec précision comme un coup de pinceau sur un tableau. Toute cette palette de couleurs et les odeurs associées n'ont pu que me happer pour me plonger au coeur de cet univers, directement aux côtés des personnages. Pourtant, c'est également un texte exigeant qui nécessite toute notre attention pour être vraiment compris et assimilé, mais le jeu en vaut largement la chandelle tant chaque phrase a sa place dans ce très beau texte.

On va ainsi y découvrir la vie et les déboires de Mattie, automate alchimiste au coeur d'une large cité jamais nommée. Les bouleversment qui vont suivre m'ont secouée à de nombreuses reprises : on y trouve à la fois de la beauté – celle du texte et celle de belles relations humaines – mais aussi tellement de cruauté. J'ai tourné les pages une à une, guidée par l'espoir d'y voir une éclaircie, jusqu'à la fin déchirante qui m'a laissée vide et triste. Et pourtant, même cette conclusion terrible laisse entrevoir un rien d'espoir.

Je ne vous cacherai pas non plus que de nombreux passages ne m'ont que trop rappelé notre monde : Les individus sacrifiés pour la politique des uns et la guerre des autres, les discriminations arbitraires et stupides qui broient des populations entières et qui brisent Mattie l'automate émancipée que personne n'accepte vraiment... Je n'ai pu qu'y voir une autre vision de notre monde, une version différente d'un système absurde qui va sacrifier des individus pour pouvoir continuer à fonctionner. Mais malgré la cruauté, l'absurdité et la violence, de belles choses arrivent et ajoutent un peu de douceur et d'espoir à cette histoire. Oui, j'ai eu le coeur serré par L'Alchimie de la Pierre parce que tout les personnages font preuve d'humanité, dans tout ce qu'elle a de pire et de meilleur.

Les scènes d'actions se font ainsi très rares et courtes pour laisser toute leur place aux personnages et même les passages les plus durs se déroulent parfois en huis clos, au sein d'une maison recouverte de rosiers... N'en attendez pas un rythme effrenné car, même si ces 250 pages passent très vite, l'intrigue prend plutôt une allure de lent crescendo implacable : Mattie ne peut rien empêcher et ça a été terrible de la voir se débattre en vain. Chaque progrès n'est qu'une illusion. Un moment est forcément venu où j'ai compris que cette histoire ne pouvait pas se finir bien. Même plusieurs jours après l'avoir refermé, écrire cette chronique me replonge dans la même amertume...

Personnage préféré :
Comment ne pas tous les aimer, je ne sais pas... Et surtout, comment ne pas apprécier Mattie ? Elle n'est pas faite de chair et de sang mais elle se montre pourtant bien plus humaine et compréhensive que bien des gens. J'ai beaucoup aimé la subtilité avec laquelle ce personnage mécanique se montre bien plus sensible qu'il n'y parait et comment, petit à petit, j'ai oublié complètement qu'elle est un automate.


Je crois qu'il y a assez peu de lectures qui, du début à la fin, font preuve d'autant d'humanité dans les sujets qu'ils traitent. Ekaterina Sedia nous offre un roman poétique, beau mais aussi très cruel. Dans cet univers, au fond, tous luttent pour trouver leur place, qu'ils soient femmes, ouvriers, orphelins... Ou automate émancipée qui ne rêve que de liberté.

15 avr. 2017

Vidéo : La Dernière Terre - Intégrale 1 (Édition Agrevine)


Après deux ans d'attente, il est enfin arrivé : le coffret collector de La Dernière Terre ! Il est temps de voir le résultat.


N'hésitez pas à partager votre avis ! 

Retrouvez La Dernière Terre sur Facebook, Twitter et sur le site web

Quant à ma chronique, elle est ici !

11 mars 2017

Mars Horizon











Auteurs : Florence Porcel, Erwann Surcouf
Editeur : Delcourt
Traduction : -









Couverture :
C’est une très jolie BD que j’ai là entre les mains et rien que la couverture ne présage que du bon : un design épuré et de très belles couleurs vives et contrastées font honneur à la BD. Il ne m’en faut pas plus pour avoir envie de lire !

Résumé :
Ils sont psychiatre, médecin, ingénieur, pilote ou encore botaniste : ce sont les ambassadeurs de la première mission habitée vers Mars. Mais comment réagiraient les humains à 150 millions de kilomètres de la Terre ? Quel lien les unit à Mars ? C'est aussi l'occasion d'en apprendre plus sur cette magnifique et dangereuse planète... Un récit de "vulgarifiction" piloté par Florence Porcel et Erwann Surcouf.

Avis :
Quand j’ai terminé Mars Horizon, j’ai fermé le livre, traîné cinq minutes sur les réseaux sociaux. Et j’ai rouvert le livre, en le feuilletant au hasard. Elles sont peu nombreuses, les BDs qui me conduisent à faire ça, mais généralement c’est bon signe : je n’en ai pas eu assez ! Pourtant, cent dix huit pages, c’est beaucoup. C’est presque deux fois plus qu’un album de Blake & Mortimer, mais ça se lit vite, si vite… Trop vite ?

Vous l’aurez compris, je pense : j’ai été embarquée quasi-instantanément dans cette aventure colorée, racontée au jour-le-jour comme des petites tranches de vie. C’est Jeanne, la communicante et première citoyenne permanente de Mars, qui raconte aux travers de “vlogs” comment cette mission a pu aboutir. Pendant ces vraies-fausses vidéos, elle s’adresse directement au lecteur, explique comment une base martienne a été rendue possible, raconte son enthousiasme et son émerveillement. Lorsqu’elle quitte ce rôle, on retrouve le reste de l’équipage et leurs péripéties martiennes. C’est une forme qui marche drôlement bien, même si les transitions entre les différentes journées m’ont semblées parfois un peu abruptes. Mais honnêtement, je n’ai pas envie de chipoter pour si peu, parce que les faits sont là : j’étais plongée dedans.

J’ai aimé l’alchimie entre les personnages et même si on ne sait presque rien d’eux, j’ai pu m’y attacher grâce à des dialogues bien écrits et qui sonnent juste, jusque dans les petites piques de Nikash ! De manière plus générale, c’est une histoire qui reste très humaine, presque intimiste en s’attachant à la psychologie de l’équipage et à des petits moments de vie parfois anodin : Un petit déjeuner mettra l’emphase sur l’enthousiasme de Jeanne, un “Code Licorne” répondra à des questions auxquelles personne ne pense mais expliquera aussi comment six personnes ont pu se supporter pendant un périple si long…

Mars Horizon est une bande dessinée de vulgarisation et de fiction qui met donc l’accent sur l’émotion, et le plus grand moment pour moi a été l’aboutissement de la mission “HELLO”, plus encore que la conclusion du livre ! Quoi qu’il en soit, toute la force de cette BD c’est de mêler ces émotions avec l’aspect plus pragmatique de la science, de l’exploration spatiale et surtout de la psychologie. On sent tout le travail de documentation et de recherche pour décrire au mieux à quoi pourrait ressembler une telle mission, mais jamais on n’oublie de s’émerveiller et cela passe parfois par des astuces aussi simples que de donner un nom amusant à un rover. Amateurs de pop-culture, ça vous plaira !

Et puis bien sûr, il y a les dessins d’Erwann Surcouf. Son style épuré et coloré sert vraiment l’histoire en apportant toute une gamme d’émotion sur les visages des héros. Pour une histoire telle que celle racontée ici, c’était exactement ce qu’il fallait ! Et je ne peux pas terminer cette chronique sans mentionner les croquis et petites notes sur les pages en fin de chapitres : c’est drôle et pertinent, un petit bout d’aventure Martienne en plus !

Après avoir lu Mars Horizon, j’ai l’impression d’avoir attrapé et avalé une petite boule d’émerveillement. C’est le genre de lecture qui me motive et ravive mon envie de me lancer dans la vulgarisation, parce que dès qu’on parle un tant soit peu de sciences, je suis enthousiaste comme jamais et j’ai envie de partager tout ça. Non, je n’ai pas eu assez de ces cent dix huit pages et pour l’instant, Mars Horizon ne rejoindra pas ma bibliothèque : Il est avec moi, à côté de mon lit, pour que je puisse le feuilleter avant de dormir.

Personnage préféré :
Ca n’est vraiment pas facile de choisir parce que l’enthousiasme de Jeanne est contagieux et que chaque personnage a son petit quelque chose d’attachant, mais je suis obligée de choisir Nikash et son humour nul ( ? ) tout le temps. Il m’a fait rire, et ça, c’est bien !




Un trait épuré, des couleurs vives et une aventure qui m’a embarqué, émerveillée comme peu d’oeuvres de BD ont su le faire. L’enthousiasme qui se dégage de cette BD fait du bien et me conforte dans l’idée que, oui, la science, c’est génial. Alors lisez Mars Horizon, parce que ça fait rêver.


3 févr. 2016

Dune







Auteur : Frank Herbert
Editeur : Pocket
Format : Broché











Couverture :
Je la trouve vraiment superbe. Presque minimaliste, pourtant elle fait son petit effet ! J’aime beaucoup la simplicité et l’élégance de cette couverture, avec les lettres qui font à la fois figure de titre et d’illustration. Je trouve que le fond noir contraste bien avec la couleur des dunes qu’on aperçoit dans les lettres du titre et le rendu final est très classe. Je trouve vraiment que c’est un super design et qui rend très très bien sur une couverture.

Avis :
Mais quelle claque magistrale.

J’ai mis beaucoup de temps à commencer ce livre, par peur de la déception face à un livre considéré comme un pilier de la Science-Fiction. Mais heureusement, en plus de tenir ses promesses, Dune a surpassé toutes mes attentes à tel point que plusieurs semaines après ma lecture, je ne suis pas tout à fait revenue d’Arrakis.

Le style de l’auteur a beaucoup joué dans mon appréciation du livre. Ce n’est pas une écriture des plus facile d’accès mais je l’ai trouvée très poétique et juste. Il a su donner une vraie ambiance à son roman, quelque part entre mysticisme et aventure. Et c’est beau, tout simplement. Certains passages sauront vous transmettre l’âpreté d’un combat alors que d’autres exprimeront avec force les sentiments des personnages. Le tout forme un très beau texte, tant dans la forme que dans le fond.

Et en effet, loin d’être une “simple” épopée futuriste, Dune amorce de nombreuses pistes de réflexion. Y sont questionnées le fanatisme religieux, l’attrait du pouvoir, l’influence de l’homme sur son environnement et bien d’autres sujets. Dune cherche ainsi à interpeller le lecteur tout en approfondissant son intrigue déjà dense. Ce roman est certes un ouvrage de fiction mais son ancrage dans notre monde est bien réel : ceci se traduit par noms propres qui semblent hérités de notre réalité que par les sujets abordés, qui se montrent aujourd’hui encore d’une pertinence et d’une intelligence frappante. La Science-Fiction a toujours été un un genre littéraire qui posait beaucoup de questions, et Dune ne déroge pas à la règle,

L’histoire met en scène des personnages riches et intéressants. Même les Harkonnen, pourtant un poil caricaturaux par moments, ont su m’intriguer. Au final, Dune empruntant certains de ses codes à la tragédie, que les rivaux des Atréides (ben oui) suintent la méchanceté n’est ni surprenant ni dérangeant à la lecture, bien au contraire. Cela s’inscrit vraiment bien dans la logique de l’histoire et dans l’univers. Les héros, eux, sont très bien développés : attachants, pétris de doutes un instant puis pleins de certitudes, ils sont le théâtre de beaucoup de conflits intérieurs. Leurs émotions et sentiments malmenés au cours du récit leur donnent à la fois crédibilité et profondeur. On vis vraiment leurs péripéties avec eux, on a peur, on s’inquiète et on se révolte pour et avec eux. Certains passages sont ainsi réellement forts en émotion.

Comme je le disais plus haut, l’histoire est complexe et dense mais qui reste largement accessible au lecteur, même si la lecture des annexes pourra apporter quelques informations complémentaires. C’est en tout cas de la grande Science Fiction, très humaine et épique, teintée à la fois de fatalisme et d’espoir. L’univers qui y est présenté, loin de laisser toute la place aux immensités de l'espace, fait la part belle à l’humanité et à un monde étrange et inconnu : Arrakis. J’ai vraiment du mal à revenir de ce monde si passionnant, riche, complexe, à la fois beau et terrible. Comme les héros de Dune, on ne ressort pas indemne d’une aventure sur cette planète. Je ne peux dire qu’une chose : Lisez Dune.

Personnage préféré :
J’ai beaucoup apprécié Jessica, non seulement parce qu’être une dame du Bene Gesserit, c’est trop la classe avec des capacités de fou, mais aussi parce que j’ai vraiment aimé le développement de ses relations avec Paul, son fils et personnage principal de Dune. On voit et on ressent vraiment les tensions qui naissent et grandissent entre eux. Jessica est un des personnages que j’ai trouvé les plus intéressant : elle doit sans cesse cacher ses sentiments et ses émotions. Entièrement dévouée à ses objectifs, elle est intelligente et posée tout en restant sensible. C’est vraiment un personnage que j’ai beaucoup aimé suivre, tant à cause de sa sensibilité que des dilemmes qu’elle affronte tout au long du livre.



Comment ne pas tomber amoureux d”un tel ouvrage ? Entre l’intelligence du récit, les personnages attachants, l’univers riche et l’écriture magnifique, Dune mérite clairement son statut de monument de la Science-Fiction.

29 nov. 2015

Rose Morte - Tome 3 : Flétrissures






Auteur : Céline Landressie
Éditeur : Milady (Bragelonne) Sortie Mars 2016
Format : Broché (Poche)










Couverture :
Le tome 3 n’étant plus édité pour l’instant, je ne commenterai pas la couverture actuelle. Ce paragraphe sera donc réécrit lorsque sera révélée la couverture de la réédition du tome 3.

Résumé :
France, milieu de XXe siècle. Le monde mortel se délite en livrant bataille au IIIe Reich, dont la violence et la cruauté sont sans équivalent. Malmenée par ces horrifiantes évolutions, la société obscure se débat simultanément dans ses propres dissensions.

Loin de s’apaiser, les conflits qui la secouent ont gagné en ampleur, amenant un improbable triumvirat composé d’Artus, Olaf et Raugmundr, a des décisions drastiques. Mais les choses prennent une fâcheuse tournure. En dépit des injonctions de son mentor, Rose n’a alors d’autre alternative que se jeter dans une course contre la fatalité... 

Avis :
Je n’ai pas attendu bien longtemps après la fin du second tome : je me suis jetée sur le 3 juste après ! 

Encore une fois, l’auteure joue avec les possibilités de l’immortalité de ses personnages, en explorant une nouvelle époque, toujours aussi bien choisie. J’étais très curieuse de voir comment l’intrigue allait évoluer. Ici, le contexte est donc bien plus proche de nous et beaucoup plus parlant. Comme en écho à cette proximité temporelle, le monde des humains et la réalité historique sont bien plus présents dans l’intrigue. On sent réellement que le lien entre les Immortels et les humains, que j’avais déjà évoqué dans ma critique du tome 2, évolue avec les époques. Ici, les deux mondes sont liés et s’influencent bien plus qu’aux époques des précédents tomes. C’est un aspect qui me plaît toujours autant dans l’univers de Rose Morte, qui donne un côté plus réel aux vampires imaginés par Céline. Les rapports de force ne sont pas fixés, entre les deux mondes, et même si les Immortels ont, à priori, l’avantage, l’Humanité peut tout faire basculer à tout moment. Encore une fois, c’est un univers qui évolue réellement avec les époques, on a une vraie notion du temps qui passe sans que l’on se perde. Le récit garde la même force immersive, toujours grâce aux nombreuses recherches de Céline. 

A l’instar du monde, les personnages changent également. Pendant les deux siècles écoulés, Rose a encore changé et gagné en expérience. On sent réellement une progression au fil des tomes et on découvre à chaque fois ses évolutions tandis que Vassili semble s’ouvrir un peu plus, en particulier en présence d’Adelphe. La richesse et la profondeur des personnages est toujours aussi bien exploitée, chaque nouvelle péripétie nous permettant de les voir sous un jour nouveau. Attachant comme ils le sont, j’ai, une fois de plus, vraiment pris très à cœur leurs aventures et les dangers sans cesses grandissants qui les poursuivaient. Avec eux, j’ai tremblé de colère ou de rage au cours d’une aventure qui ne peut pas laisser indifférent.

En effet, j’ai été beaucoup plus touchée que dans les tomes précédents par le contexte historique et politique. Autant le dire, ça a été une lecture parfois éprouvante et j’ai du parfois faire des pauses face à la difficulté de certaines images évoquées… En effet, beaucoup de questions morales se posent au cours de l’intrigue. Dans cette période troublée, ce sont les valeurs des uns et des autres qui s’opposent. Là où, dans les volumes précédents, on avait l’occasion d’apercevoir la bestialité des membres de la société obscure, ils se révèlent ici bien plus humains que l’humanité à ses heures les plus sombres ! Les rôles sont inversés et les monstres ne sont pas ceux que l’on croit….  Certains passages sont ainsi assez durs et j’ai parfois été en désaccord avec certains décisions de Rose, mais comment lui en vouloir face aux situations auxquelles elle est confrontée ? Comment lui reprocher de se laisser aller à ses émotions ? On a ainsi droit à des chapitres vraiment intenses qui nous rappellent avec justesse à quel point l’humanité est capable du pire comme du meilleur… C’est le cœur serré que j’ai lu certains passages tant l’auteure a su trouver les mots justes pour me faire ressentir les émotions de ses personnages. Plus que jamais, cette aventure-ci se lit aussi bien avec ses yeux qu'avec le cœur.

Enfin, l’action est bien plus présente que dans les tomes précédents. Loin des complots, nos héros sont cette fois face à une situation des plus dangereuses et les enjeux sont énormes. J”ai vraiment eu peur pour eux à mesure que les péripéties s’enchaînent, jusqu’à un final explosif, d’une force épique impressionnante. Un combat que je qualifierais presque de dantesque. Le ton va crescendo tout au long du récit. La conclusion, elle, contraste avec cette agitation et nous offre des scènes touchantes, décrites avec une vraie sensibilité. Je les ai ressenties comme une vraie bouffée d'air frais tant ce tome était difficile à aborder et riche en émotions.

Personnage préféré : 
Cette fois, je vais répondre Artus ! Rassurez-vous, j’aime toujours autant Rose, et je n’ai jamais cessé de la soutenir ! Cette fois, je pensais juste mettre en avant l’importance du comte de Janlys car, paradoxalement, il est très peu présent dans ce tome. Cette absence, ainsi que sa cause, révèlent beaucoup de choses chez les autres membres du groupe, des traits de caractère inexplorés, des émotions qu’on ne leur connaissait pas forcément… Si on en doutait encore, c’est là qu’on peut vraiment comprendre à quel point Artus est important pour le reste du groupe. Son absence sera aussi l’occasion de faire évoluer certaines relations entre les personnages de façon parfois… Surprenante ! Évidemment, Rose est la plus touchée mais elle va se battre de toutes ses forces, tout faire pour résoudre la situation. J’ai eu peur pour Artus, il m’a manqué, et j’ai vraiment soutenu Rose dans sa quête de tout mon cœur !





Encore un coup de cœur pour ce troisième tome, remplit d’action, de choix tous plus difficiles les uns que les autres et d’enjeux terribles. Les personnages sont toujours aussi attachants et sensible, décrits avec élégance et finesse. La seconde guerre mondiale a éprouvé mes nerfs aussi bien que ceux de nos héros dans une aventure riche, conclue par un final incroyable !

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24 nov. 2015

Rose Morte - Tome 2 : Trois Épines





Auteur : Céline Landressie
Editeur : Milady (Bragelonne)
Format : Broché (poche)












Couverture :
A l’instar de celle du premier tome, cette couverture est superbe. Artus y dégage vraiment cette aura de mystère - et même de danger -  qui le caractérise. Tout comme le roman, c’est une couverture qui allie subtilité et élégance tout en donnant une force certaine aux détails (Les yeux d’Artus, les gens. Les yeux !). 

Résumé : 
France, fin du XVIIIe siècle.
Aux quatre coins du pays, la révolte gronde. Lady Rose, rappelée de la cour de Russie par son mentor, retourne auprès de lui. Artus requiert son soutien, l'équilibre de la société obscure étant aussi menacé. Or, malgré deux siècles d'existence, Rose reste une immortelle inexpérimentée. Par défaut d'intérêt, les menées de ses pairs lui sont encore étrangères. Sera-t-elle de taille à affronter ce chaos ? Artus et elle pourront-ils s'entendre après dix ans d'absence ?

Avis :
J’avais adoré le premier tome de Rose Morte, et c’était donc un vrai plaisir de retrouver cet univers et ces personnages. Rose m’avait vraiment manquée ! Le prologue seul a suffit à me happer complètement dans ce second tome : une fois de plus, l’immersion dans la France passée est totale tant la maîtrise du contexte historique se ressent. Rien ne sonne faux ou imprécis et on n’est jamais perdu par les évènements.

Évidemment, c’était également un vrai plaisir de retrouver l’écriture de Céline Landressie, toujours aussi élégante. Elle sait trouver les mots justes pour transcrire l’élégance et les manières des personnages. Chaque mot est choisi et posé avec soin, aussi bien dans les descriptions que dans les dialogues. Ces derniers sont d’ailleurs particulièrement savoureux et se changent en joute verbale plus vite qu’il n’en faut pour le dire, sans être jamais lourds ou exagérer. 

A vrai dire, j’ai même bien plus ressenti le texte que je ne l’ai compris. Ce que je veux dire, c’est que Céline a su m’évoquer les sentiments de ses héros avec une telle force que je les ai compris avec mes tripes et mon coeur plutôt qu’avec ma tête. Pour moi, cet aspect révèle une vraie finesse dans l’écriture pour transmettre ainsi les émotions des personnages, sans jamais prendre le lecteur pour un imbécile. De la même manière, les éléments de l’intrigue sont distillés avec une subtilité rare, le texte tisse sa toile pour nous amener à comprendre nous-mêmes les évènements. Rien n’est donné gratuitement et l’intrigue est une vraie invitation à la réflexion. De plus, on trouve, comme dans le premier tome, un grand nombre d’éléments symboliques, à la signification forte et qui commencent dès le nom du roman. Ces éléments ajoutent encore un peu plus de profondeur à l’histoire et montrent qu’une fois encore, rien n’est acquis.

Concernant l’intrigue, alors que le premier tome posait les bases de l’univers et des personnages, on a ici l’occasion d’en découvrir plus au sujet de la Société Obscure. J’ai beaucoup aimé voir plus en détail comment Céline interprète le mythe des vampires. Bien que leur nature les éloigne des humains, leur ‘monde’ est intrinsèquement lié à l’humanité, tant dans son organisation et ses manigances qu’à travers le lien prédateur / proie que l’on connaît. Mais outre les complots impliquant les deux mondes, l’action est bien plus présente que dans le premier tome. On y découvrira ainsi l’aspect bestial et féroce des créatures de Céline, tout en contraste avec leur apparent raffinement… Les descriptions des combats font la part belle à cette force surnaturelle. J’espère que vous n’avez rien contre les os qui craquent et les membres arrachés ( bon appétit ) ! L’auteure sait très bien jongler entre les descriptions de costumes et de décors historiques raffinés avant de me faire grimacer ( avec élégance, n’est pas Arimath qui veut ! ) quelques pages plus loin, sur un bras arraché sauvagement.

Je terminerai sur un point très important, puisqu’au même titre que l’intrigue complexe, ce qui fait la vraie force de cette saga, c’est avant tout ses personnages et leur évolution. Bien que l’on connaisse plutôt bien Rose après le premier tome, on a l’occasion de la redécouvrir après deux siècles de vie. On sent clairement dans le développement des personnages que le temps qui passe n’est pas sans influence, aussi bien sur leurs relations que dans leur caractère. De la même façon, l’arrivée de Vassili va semer le doute chez nos héros, nous donnant l’occasion de découvrir d’autres facettes de leur personnalité, de les découvrir autrement. Une fois encore, beaucoup de ces changements passent par des non-dits, des silences et des regards, rien n’est gagné pour qui n’est pas assez attentif !

Ainsi, les relations entre Adelphe, Rose et Artus évoluent au fil des évènements. C’est vraiment ce que j’apprécie le plus dans cette saga : chacun de nos héros a son caractère. Toujours aussi crédibles et profonds, j’ai du mal à concevoir qu’on ne puisse pas s’attacher à eux tant ils restent humains, malgré leur nature ! C’était un vrai bonheur de les voir interagir et, une fois encore, l’alchimie a fonctionné. Leurs tempéraments se complètent bien et même les plus secrets d’entre eux laissent parfois échapper quelques beaux petits morceaux d’humanité.

Personnage préféré :
Cette foi, c’est difficile de choisir. Adelphe m’a vraiment touchée par son silence malgré ce qu’il traverse mais j’ai aussi beaucoup aimé découvrir Artus sous un jour (ou peut être une nuit) différent. Quant à Vassili, très secret il a attisé ma curiosité de bien des façons, notamment par ces petits instants où il se révèle un peu plus…
Je vais simplement rester fidèle à moi-même et citer, une fois de plus, Rose. Dans ce second tome, les années écoulées l’ont marquée. Épuisée par un exil quelle ne comprend pas, blessée par les silences d’Artus, elle est tiraillée par bien des sentiments contradictoires. De plus, sa relative inexpérience dans le monde de la nuit (deux siècles, c’est plutôt jeune) ne jour pas en sa faveur. Pourtant, elle continue de se battre comme une diablesse pour arriver à ses fins, elle met toute ses forces au service de la cause Arimath, quitte à se mettre en danger. Toujours aussi forte-tête malgré ses blessures, j’ai, une fois de plus, totalement pris son parti. Je le disais déjà après le premier tome, Rose est un personnage exceptionnel. Sensible, intelligente, cultivée et forte, je n’ai rien à lui reprocher… A part de ne pas exister ailleurs que dans un roman !



Ce second tome laisse plus de place à l’action que le premier mais il nous livre une fois de plus une histoire très riche et des personnages profonds, travaillés et attachants. Ils sont un des plus gros points forts de cette saga. Les descriptions ajoutent à l’immersion dans cet univers en donnant vie aux décors et au contexte historique. Encore un coup de coeur des plus mérité !

9 juin 2015

AXOLOT - Tome 1







Auteur : Patrick Baud
Editeur : Delcourt
Format : Relié











Résumé :
Mystères, expériences scientifiques, bestioles incroyables...
Donner au réel des airs de fables et installer le fantastique dans les bizarreries de notre monde, tel est le talent de Patrick Baud, brillant conteur et créateur du blog Axolot.
Son but : Partager son étonnement face à l'étrangeté de l'univers.

Un album illustré par 13 auteurs de talent qui offrent un magnifique écrin à cette anthologie faite de science, d'humour et parfois d'angoisse.
Des histoires tirées de faits incroyables... Et pourtant bien réels.

Couverture :
Sombre, pleine de détails partout, et les grandes lettres dorées qui brillent. Wahou. Cette couverture transmet vraiment l'idée du cabinet de curiosité un peu fouilli, un peu sombre et poussiéreux, mais plein de trésors et de trucs insolites, de bestioles bizarres et de vieilles photos d'origine inconnues... J'adore l'ambiance qui s'en dégage, tout en n'oubliant pas de rester élégant, avec les jolies dorures du titre. Une couverture parfaite pour un contenu surprenant et très bien raconté et illustré !

Avis :
Cet ouvrage n'est pas le plus facile à évaluer puisqu'il s'agit d'un recueil de bandes dessinées, toutes reprenant des histoires insolites de notre monde. Evidemment, je ne vais pas faire un avis sur chacunes d'entre elles ! Je vais d'abord me permettre de situer un peu le contexte. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Patrick Baud est un raconteur d'histoire et un grand curieux. Un temps homme de radio avec une émission appelée Exocet et relatant des faits surnaturels, il s'est ensuite lancé dans la création d'un blog et d'une chaîne YouTube associée : Axolot. A partir de toutes les histoires vraies mais étranges, loufoques, étonnantes et extraordinaires il a pu mettre en place cette bande dessinée constituée de plusieurs histoires surprenantes, illustrée par treize dessinateurs différents.

Et le résultat est tout simplement fascinant. On enchaîne les histoires et les pages sans s'en rendre compte. Les petits interludes rédigés par Patrick lui-même apportent quelques compléments aux BDs, pas une ligne n'est à perdre. On sent que chaque dessinateur a eu le loisir de développer l'histoire assignée de la façon dont il le désirait, en l'adaptant à leur propre style. Je connaissais déjà une certaine partie des histoires, certaines que j'ai découvert sur le blog d'Axolot, d'autres que j'avais découvert par moi-même, mais les redécouvrir sous cette forme est un vrai plaisir. Pour vous donner un exemple, je connaissais déjà très bien l'histoire de Mike le poulet sans tête. Non seulement j'ai été très contente de la trouver dans cette BD mais j'ai ri comme aux éclats découvrant racontée par Libon. Et du rire, il y en a, dans cette BD. 

Mais il n'y a pas que ça, loin de là. Il a de la surprise, de l'angoisse même, par moment. De l'horreur scientifique du passé pas si lointain, parfois. Et surtout, on apprends ! C'est une BD parfaite pour les curieux de tout poils. Et même si vous n'êtes pas si curieux, le talent condensé dans ces pages saura forcément vous divertir. 

Je vais juste revenir rapidement sur une histoire qui m'a particulièrement plu. J'ai énormément apprécié le travail de Camille Moog (et pas juste à cause du prénom :D ) dans "La chose dans le noir", qui a su raconter une histoire angoissante mais pleine de fantastique, avec un style que j'ai trouvé très doux et élégant. Une vraie petite histoire fantastique, mêlant réel et imaginaire avec brio. Je l'ai vraiment trouvée superbe, tant dans la forme que dans le fond !





Oui, je suis déjà une grande fan de Patrick Baud, mais cette BD est un petit bijou de travail coopératif, de curiosités, d'histoires. Bref, du talent à toutes les pages pour les plus curieux, en plus d'être un très bel objet. Et n'oublions pas de saluer le travail de titan de monsieur Baud, qui passe de longues heures de recherches pour nous apporter toutes ces histoires.