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3 oct. 2017

La Lune est à Nous



J’avais un peu peur en commençant La Lune est à Nous et, maintenant que je l’ai terminé, j’ai peur d’en parler.
Même après deux ans à tenir ce bébé-blog, ça m’est toujours aussi difficile de parler de livres qui me touchent aussi personnellement. La force et l’intensité de ces trois cents soixante-dix-sept pages m’ont époustouflé. Je peine déjà à trouver mes mots, à savoir par où commencer…

Arbitrairement et parce qu’il faut bien que je me lance, je vais commencer par les personnages. Au coeur de cette histoire, il y a Olive et Max, deux ados aux caractères bien différents, mais qui m’ont énormément touchés par leur humanité, par la facilité avec laquelle j’ai pu les comprendre et m’identifier à eux. Ils se complètent avec une alchimie rare, jusque dans leurs aventures. J’ai du mal à les imaginer l’un sans l’autre. L’image est naïve, mais ils m’ont vraiment donné l’impression d’être deux pièces d’un même puzzle.

Chacun d’eux a su me montrer ou me rappeler ce que je suis, ce que je pense ou ai pensé, … Par pudeur, je dirais simplement qu’il y a bien évidemment, une part extrêmement personnelle dans cet attachement.

Je suis également obligée de mentionner tous les personnages qui entourent ce merveilleux duos : les membres du Dépôt, le petit frère de Max, les Trois Grâces… Ce qui m’a frappée chez eux, c’est leur diversité de religion, couleur de peau, origines, orientations sexuelles, … Cette diversité est une force du roman, en offrant à chacun une vraie place, en montrant un groupe de personnage qui reflète la réalité bien plus que d’autres romans tout aussi contemporains. Les caractères bien trempés d’Imane, Seb, Val et les autres ont été une bouffée d’air frais pour moi.

Beaucoup des thèmes abordés par l’autrice de La Lune est à Nous sont liés à cette diversité. Les discriminations que subissent les personnages sur la seule base de leurs différences composent une grande partie de l’intrigue. Cindy Van Wilder n’épargne rien au lecteur et, je le dis comme je le pense, certains passages font l’effet d’une grande claque dans le museau. Pourtant, même quand l’autrice décrit ces injustices et la cruauté d’une société un peu trop formatée, elle ne cesse d’être d’une bienveillance absolue envers les personnages et ce qu’ils sont. Subtilement, sa maîtrise du texte lui permet de distiller ses messages, sa révolte et celle des personnages malgré la cruauté et les injustices qu’ils doivent affronter. De la même façon, elle a su montrer toute l’ambivalence d’un monde aussi ouvert que celui d’internet. Les réseaux sociaux sont à la fois un incroyable soutien pour les personnages… Et leur principal antagoniste. Alors que je m’interroge souvent sur le rôle d’internet dans nombre de romans un peu prompts à vouloir en montrer les dérives, c’est un soulagement de voir un roman qui se montre aussi juste, en montrant à la fois le pire et le meilleur peuvent y subsister.

Je me permets une petite digression sur l’écriture inclusive : Sous ce nom étrange se cache une règle d’écriture qui a récemment fait éclore quelques réactions outrées sur la toile. Son objectif est simple puisque son utilisation vise à gommer les inégalités de genres de notre langue. On dira par exemple de 999 femmes et un homme qu’ils sont allé.e.s au marché. Cette règle n’est pas imposée à qui que ce soit, nous sommes tous libre de l’utiliser ou non. S’en servir, c’est donc le choix qu’a fait Cindy Van Wilder. Au premier abord, j’ai été surprise de voir ces petits points apparaître ici et là dans une phrase… Parce que j’ignorais tout simplement que La Lune est à Nous utilisait l’écriture inclusive !

Et ça marche : une fois passée la surprise initiale, ma lecture n’a pas été entravée, je ne me suis pas fracturée de nerf optique ni foulé de paupière. Non, j’ai lu et apprécié le texte à sa juste valeur. Ce choix si simple m’apparaît comme une vraie démarche qui s’intègre si bien avec les valeurs que transmet La Lune est à Nous : en plus d’être une formidable ode à la diversité dans son thème et ses personnages, ce cri du coeur et cette volonté de faire une place à tout le monde se retrouve jusque dans l’utilisation de l’écriture inclusive.

La Lune est à nous est à la fois une bouffée d’air frais et une vilaine claque dans la figure. Mais il s’en dégage une aura de bienveillance qui fait du bien. La diversité est à l’honneur dans un roman bien plus dense qu’il n’y paraît. La justesse et la finesse avec laquelle Cindy Van Wilder présente ses personnages et traite les innombrables messages de ce livre en font, pour moi, un indispensable. Il ne pourra que faire faire du bien, secouer les esprits un peu trop fermés et redonner un peu d’espoir au lecteur.


20 mars 2017

Les Outrepasseurs - Tome 1 : Les Héritiers








Auteur : Cindy Van Wilder
Editeur : Gulf Stream Edition
Traduction :









Couverture :
Rien qu'à l'achat du livre j'ai été surprise en découvrant que la couverture est ajourée pour dévoiler une partie de l'illustration cachée sur le rabat de couverture ! C'est presque deux couvertures pour le prix d'une, avec une première toute en élégance avec de jolies dorures et une seconde illustration bien cachée. J'aime vraiment cette idée et cela donne un petit caractère spécial au livre.

Avis :
Si le début de l'histoire me semblait relativement classique – un adolescent comme les autres qui découvre qu'il ne l'est pas – j'ai été très vite plongée dans l'histoire : j'ai lu la première moitié d'une seule traite et j'en aurais sûrement fait de même avec la seconde si la vie réelle ne s'était pas manifestée.

Pourtant, on en apprends assez peu sur Peter, le héros, dans ce premier tome puisque l'intrigue se porte essentiellement sur le passé. Après quelques dizaines de pages, c'est donc vers le XIIIe siècle que la narration se porte. Commencer une série par un très long retour en arrière me paraît quelque chose de plutôt risqué en temps normal, mais c'est ici très bien exécuté : le style de l'auteur y est pour beaucoup bien sûr, mais c'est surtout la qualité des descriptions qui m'a marquée. Cindy Van Wilder a su atteindre un équilibre entre précision et narration, ceci sans tomber dans la lourdeur. Bref : on passe du monde moderne au moyen-âge avec une facilité déconcertante.

Cette 'histoire dans l'histoire' s'articule autour d'une petite communauté d'hommes et de femmes perdus au cœur d'un mystère surnaturel. Les personnages sont plutôt nombreux mais la tête de linotte que je suis n'était pas vraiment perdue, ne serait-ce que grâce à l'organigramme en fin de volume qui m'a permis de m'y retrouver en cas de doute. Petit à petit, leurs déboires révèlent une petite partie de l'univers de l'auteure. Ce qu'on découvre au fil des pages m'a captivée, aussi bien à cause de l'atmosphère sombre et mystique qu'en raison de mes sentiments contradictoires envers les Fées, à la fois fascinantes et repoussantes.

Dans une moindre mesure, c'est également le sentiment que j'ai envers les protagonistes. Loin d'être des héros, ils sont tous assez humains, avec leurs défauts et leurs qualités. Même s'ils sont très nombreux, je n'ai pas eu de mal à les identifier les uns des autres parce que chacun d'eux a son originalité, un élément qui permet de le distinguer des autres.

Grâce à eux, on apprends donc tout (ou presque ) sur les origines des Outrepasseurs . J'étais presque déçue quand le récit de leurs aventures s'est terminé pour en revenir à Peter mais c'est sans compter sur la fin du livre qui a su titiller encore plus ma curiosité, au point que, si j'avais eu le tome 2, j'aurais enchaîné immédiatement. A l'heure où le quatrième et dernier tome arrive dans nos bibliothèques, je commence seulement la série mais... Mieux vaut tard que jamais !

Personnage préféré :
Je suis obligée (oui) de penser au Chasseur... Et pourtant, c'est un des personnages les moins sympathiques du monde, mais il est fascinant. Je me sens presque mal à l'aise à l'idée de me dire que c'est lui qui m'a le plus marquée dans ce premier tome, parce qu'il est malsain jusqu'au bout des ongles... Mais d'un autre côté, il a une classe folle et un charme étrange... Mais si dérangeant... Bref : je suis confuse par ce personnage mystérieux et effrayant à la fois ! Brrrr.



Malgré le pari risqué de commencer une saga par un très long retour en arrière, les faits sont là : ça marche. J'ai été plongée très vite dans une histoire truffée de magie, de mystères et de créatures surnaturelles soutenue par des descriptions très immersives et un style efficace. A peine commencée, je suis déjà convaincue par cette saga.