23 juin 2017

Le Cycle d'Alamänder - Tome 1 : La Porte des Abysses


















Couverture :
J’aime beaucoup cette couverture. Elle représente très bien Ker Fresnel et son ambiance étrange et son architecture alambiquée. Les détails et les couleurs bien choisies y sont pour quelque chose !

Résumé :
Jonas Alamänder, mage et détective, vient de perdre sa maison confisquée par un royaume voisin. Accompagné d'Edrick, l'un des soldats chargés de lui apprendre la nouvelle, et de son fidèle valet Retzel, un facétieux petit démon, il part pour Ker Fresnel, capitale de Kung-Bohr afin d'y plaider sa cause.
Jon se trouve contraint de mener l'enquête sur le meurtre mystérieux de Pallas, conseiller du roi, et de déjouer un complot visant Ernst XXX. Les aventures se succèdent, au cours duquel l'enquêteur montre autant de talent dans l'art de la magie que de maladresse dans ses relations humaines. Pendant ce temps, Maek, un jeune garçon aux penchants morbides, affronte un champ de blé carnivore afin de rallier la fameuse école des T'Sanks.

Avis :
J’ai commencé cette lecture avec un enthousiasme fou : cela faisait des mois (années ?) que j’attendais la nouvelle publication de cette série dont on m’avait dit tant de bien. Peu importait qu’on m’ai spoilé un des grands retournement de situation de la saga, moi aussi je voulais savoir pourquoi Retzel était si drôle.

Je le dis tout de suite : je n’ai pas été déçue. Mieux encore, Retzel est loin d’être le seul élément perturbateur. Entre gags visuels “cartoonesques”, humour absurde ou parodique, il est difficile de ne pas trouver de quoi rire un peu, la palme allant pour moi aux belles absurdités administratives de Kung-Bohr qui m’ont rappelé certains grands moments de mon inscription à la fac..!

Bien sûr, être drôle n’est pas une condition suffisante (ni nécessaire) pour faire un bon livre, mais j’ai trouvé que l’alchimie prenait vraiment bien. Ce premier tome est très introductif et de nombreuses scènes d’exposition (prenant aussi la forme d’extraits de documents en début de chapitre) permettent de découvrir le monde vaste, touffu et très détaillé d’Alexis Flamand. Ces touches d’humour qui émaillent le sérieux du texte allègent ces passages et m’ont gardé attentive pendant ces longs exposés. Mieux, j’en redemandais !

Il faut bien avouer également que l’imagination dont l’auteur fait preuve est assez bluffante. Entre les carno-céréales, les Macrovores, l’architecture de Ker Fresnel, il y avait de quoi encourager mon amour des mondes bien fait. Oui, la personne qui va lire le moindre bout de papier posé sur un paillasson dans un jeu The Elder Scrolls, qui va se jeter sur un art-book décrivant un des mondes de Magic: the Gathering ou qui va lire tout ce qui est possible sur la vie et l’oeuvre de Lovecraft, c’est moi. J’imagine que cela vous aidera à comprendre comment j’ai pu me passionner pour le système d’éclairage de Ker Fresnel ?

Qui plus est, Alexis Flamand sait également étayer ses concepts sur de vraies bases qui, autre plaisir coupable, ont ravi ma fibre biologiste. Je suis probablement la seule personne a avoir ri à la mention du duché de Copépode, non ? Quoi qu’il en soit, j’ai trouvé que ces connaissances ajoutaient un peu de profondeur au monde d’Alamänder en permettant à l’auteur de déployer des trésors d’imaginations qui n’auraient peut-être pas été possibles sans certaines connaissances préalables. Rassurez-vous cependant, ce n’est pas un livre qui s’adresse à des biologistes ou des scientifiques et le texte reste accessible, l’objet de mon propos n’étant que de vous expliquer pourquoi ce monde si riche et original m’a semblé se tenir d’une façon ô combien cohérente.

Mon envie de mondes détaillés est bien construit a clairement été satisfaite à cette lecture. C’est tant mieux car l’intrigue démarre plutôt lentement : une nécessité quand on a tout un monde à découvrir. Ce premier tome est, comme je le disais plus haut, un tome d’introduction. Cependant, une fois la première moitié passée, l’intrigue comment à prendre son envol et prend de plus en plus d’importance. Je me suis laissée embarquer sans sourciller, toujours aussi avide d’en découvrir plus. Il faut dire que j’ai trouvé le style de l’auteur franchement addictif, tant à cause de ses petites piques ici et là que part les personnages haut en couleurs mais jamais caricaturaux qu’il propose.

Mention spéciale au roi Ernst XXX, que j’hésite encore à qualifier de génie de la politique ou de sombre abruti mégalomane. En tout cas je l’aime bien. Les autres personnages ne sont pas en reste et j’ai trouvé difficile de ne pas s’attacher à eux. Même les antagonistes, les esprits maléfiques les plus retors, ne sont pas dénués d’intérêt. Qu’ils soient mystérieux ou franchement étranges et malsain, aucun personnage n’est inintéressant. Le seul point qui aura un peu péché pour moi aura été la façon dont les relations entre les personnages se tissent, puisque certaines m’ont parfois semblé un peu forcées. Mais c’est un point vraiment mineur et qui, à aucun moment, ne m’a empêché de me coucher à des heures déraisonnables juste pour finir le chapitre en cours.

Ainsi, sous couvert d’une “banale” enquête sur un meurtre bien mystérieux, de grands secrets vont (évidemment) être mis au jour par nos héros… L’intrigue progresse tout d’abord lentement mais prend finalement son envol, avec une progression remarquable. Jusqu’à arriver à une non-conclusion qui m’a fait hurler de frustration tant il devrait être interdit par la constitution de terminer un livre ainsi ! Heureusement, le premier tome paraîtra dans quelques petits mois… L’attente risque d’être longue.

Personnage préféré :
Je me suis passionnée pour les aventures de Maek, jeune garçon taciturne et intelligent, dont les aventures se déroulent bien avant celles de Jon et Retzel. J’ai trouvé sa détermination fascinante et ses aventures aussi surprenantes qu’intéressantes, abreuvant une fois encore ma soif de découverte. Considérant son incroyable évolution, j’ai vraiment hâte de voir quel rôle il jouera dans la suite de l’intrigue.


La Porte des Abysses est un premier tome d’une saga qui déjà, fait preuve d’une grande intelligence dans la construction de son monde et de ses personnages. A la fois drôle et bien pensé, j’ai passé un très bon moment à suivre les aventures de héros attachants et aux fortes personnalités.

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