15 oct. 2015

Deorum Interfectores ( Tome 1 - Alter Ego )





Auteur : Astrid Méan
Editeur : Kitsunegari Editions
Format : Broché













Couverture :
D’habitude, je suis plutôt friande des couvertures qui claquent, avec des couleurs et des lumières vives, du contraste et des jolies couleurs (on pourra dire “ha oui, comme les enfants ?” Oui, comme les enfants, parfaitement.). Du coup, les tons assez doux, tout en bleus un peu pâles ne m’ont pas attiré l’oeil plus que ça, un poil trop fade pour ce que j’apprécie habituellement. Mis à part ça, je trouve qu’elle est plutôt plaisante à regarder. Et il faut quand même avouer que le dragon est juste trop mignon !

Résumé :
Campagne romaine, de nos jours.
Dissimulés depuis deux mille ans dans une crypte scellée, de mystérieux parchemins, rédigés par un sénateur du règne de l’Empereur Néron, sont exhumés des ruines d’une villa.
Ceci est la traduction du premier volume.
Haraar Lucaino, habitant d’Ydrith où évoluent les plus féériques créatures, est envoyé par son sultan quérir le moyen de sauver son pays d’une guerre sanglante. La Pierre des Glaces possède un pouvoir magique incommensurable qui, dit-on, pourrait parvenir à repousser les armées ennemies. Mais en la touchant, le jeune homme découvre un univers parallèle dévoré par la luxure et la corruption : Rome. Là, un dieu renégat et ambitieux, tapi au plus profond des Enfers, est bien décidé à asseoir son joug sur les deux mondes...
Dans cette lutte divine à laquelle Haraar prend part bien malgré lui, à qui pourra-t-il faire confiance ? Saura-t-il embrasser la destinée des Deorum Interfectores, seuls mortels capables de tuer des dieux ?
Et qui est réellement Anna Ordas, cette jeune femme énigmatique d’une beauté glaciale qu’il s’est juré de protéger, et qui ne le laisse pas indifférent ?
Depuis la nuit des temps, l’homme cherche dans l’imaginaire les réponses à toutes ses questions.
Le moment est venu de découvrir l’origine de l’imaginaire lui-même.


Avis :
J’ai commencé Deorum Interfectores avec un oeil assez curieux, tout d’abord en raison de ce qu’on y promettait. D’un côté, un monde fantastique, inventé par l’auteure : Ydrith et de l’autre Rome. Notre Rome, celle de l’Italie des siècles passés, celle d’Astérix et Obélix et de Jules César. Bon, la référence à Astérix est peut-être de trop, mais vous avez compris l’idée, je pense. J’en ressort avec un avis assez enthousiaste, même si ce n’était pas un livre parfait.

Tout d’abord, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher aux personnages principaux, Haraar et Anna, malgré tout mes efforts. En effet, dans toute la première partie du livre, j’ai été assez frustrée par le développement de leur relation. Je n’arrivais pas à y croire une seule seconde tant cette romance me semblait pavée de clichés : Tout y était, depuis le coup de foudre jusqu’à la ‘vraie fausse dispute’. Leur relation m’a ainsi semblé très artificielle, m’empêchant de vraiment m’attacher à eux. Ainsi, là où Anna aurait du être entourée d’une aura de mystère alors qu’elle se refuse à dévoiler son passé, j’ai plutôt eu l’impression qu’elle n’avait pas d’autre rôle dans l’histoire que de servir de rôle romantique pour Haraar. C’est seulement à la moitié du livre qu’on commence à comprendre qu’elle pourrait en effet avoir une importance dans l’histoire, contribuant à réduire ma frustration à son égard.

J’ai eu ainsi beaucoup de mal à cerner Anna en tant que personnage. Décrite comme forte, avec un caractère bien trempé, elle m’a plus fait l’allure d’une princesse en détresse dès qu’Haraar s’éloignait d’elle : Je n’arrivais pas à comprendre ce personnage, malgré mes efforts. Heureusement, une fois le roman bien entamé, elle semble reprendre un peu du poil de la bête.

Ceci dit, laissons là de côté les défauts et venons-en aux qualités du livre :
Les autres personnages ne manquent pas de sel et sont plutôt intéressants. Astrid Méan ne se gêne pas pour mettre en avant leurs travers, leur donnant un côté très humain et crédible tout en gardant ce petit côté exceptionnel qui sied bien aux héros mythologiques. Et mythologie, il y a, puisqu’on y rencontre également des dieux, des créatures et des démons de toute sorte aussi bien au cours de combats épiques que lors de rencontres plus heureuses. (J’étais d’ailleurs contente de croiser Proserpine / Perséphone, qui est l’une des déesses que je préfère, même si je trouve que ce qu’elle subit est un peu trop dur et n’apporte pas forcément grand chose à l’histoire. Du coup je boude, genre, au moins quatre secondes.)

Toujours est-il que les aventures d’Haraar et ses compagnons sont bien rythmées et l’intrigue est complexe : Entre complots politiques et guerre des dieux, un grand nombre de personnages secondaires interviennent, étoffant agréablement le récit sans pour autant perdre le lecteur. Avec une histoire aussi ambitieuse, je pense que c’est très bien joué de la part de l’auteure d’avoir su nous dérouler son plan et ses personnages sans créer de confusion ou d’incohérences. Prendre le temps de raconter cette histoire sur plus de 600 pages y contribue certainement, permettant au lecteur de bien intégrer les enjeux et les différents concepts d’un univers qui ne compte pas un, mais deux mondes complexes et complémentaires.

En plus de nous livrer Rome, on découvre aussi Ydrith, un monde magique et haut en couleur. Tout au long du voyage d’Haraar et Anna, on apprends à connaître ce monde si bien que j’ai même eu le sentiment que Rome était le monde mythique, issu du fantasme des esprits Ydrithe ! Ainsi, je n’étais que plus pressée de voir les héros parcourir la cité antique, pour enfin la découvrir. On peut d’ailleurs saluer le travail de recherche d’Astrid qui nous livre des descriptions de Rome très belles et immersives. On s’y imagine aisément et, même si je ne suis pas historienne, je pense que le résultat est très crédible.

Enfin, j’ai trouvé qu’Astrid écrivait vraiment très bien. Deorum Interfectores est son premier roman (si je ne dis pas de bêtises) et bien qu’il ne soit pas parfait, la qualité de l’écriture est là et contribue énormément à me passionner pour son très bel univers. Je pense en particulier à ces descriptions, aussi bien des lieux que des sentiments des personnages, qui sont à la fois riches et très bien imagées.


Personnage préféré :
J’avais très envie de répondre Tanakil, mais pour ceux qui ont déjà lu le livre, vous saurez que c’est un peu de la triche.

Du coup, je vais plutôt citer Wa, la jument d'Haraar. Douée de parole, elle est râleuse, trouillarde, têtue et irrascible : Le pire cheval qu'on puisse imaginer !! C'est vraiment un personnage très amusant et ses échanges avec les autres personnages valent leur pesant de cacahuète.





Malgré la relation entre les personnages principaux qui me semblait trop artificielle pour que je puisse vraiment m’attacher à eux et les comprendre, Deorum Interfectores est le premier tome d’une aventure épique et rédigée avec talent dont j’attends la suite avec enthousiasme.

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