29 nov. 2016

Waylander







Auteur : David Gemmell
Editeur : Milady / Bragelonne
Traduction : Alain Névant










Couverture :
On ne peut pas dire que Milady fasse les choses à moitié avec cette réédition du cycle Drenaï. On a encore ici une belle couverture signée Didier Graffet, toute en élégance et sobriété. Des formats poche aussi beau et soignés, c’est assez rare pour être notable !

Résumé :
Le Roi de Drenaï a été assassiné. Une armée d'envahisseurs déferle sur le pays, avec pour mot d'ordre de tuer hommes, femmes et enfants. Mais tout espoir n'est pas perdu. Il repose sur les épaules de celui que la nation surnomme Waylander. Seul, il va s'aventurer en territoire nadir pour retrouver la célèbre Armure de Bronze, symbole de liberté. Mais peut-on faire confiance à ce Waylander… ? Après tout, c'est lui qui a assassiné le roi.

Avis :
J’avais beaucoup aimé Légende et son univers, le ton héroïque du récit d’un combat désespéré. L’ambiance lourde émaillée de bravoure avait été un gros point fort du récit. Je m’attendais à la même intensité avec l’histoire de Waylander…

Et c’est un peu raté. Tout d’abord, j’ai très peu apprécié la plupart des personnages, même Waylander et surtout Danyal. Cette dernière n’a absolument aucun rôle dans l’histoire si ce n’est de servir de “récompense” amoureuse au héros. Oui, on est dans le stéréotype. Et il en est de même pour Waylander qui ne m’a jamais surprise dans son rôle d’anti-héros sombre et torturé cachant un grand cœur tout mou. J’ai été également déçue de voir qu’un très grand nombre de personnages secondaires ne sont presque pas exploités ! Mention spéciale à Egel, le fameux Egel, que j'ai attendu encore et encore... Quoi qu’il en soit, j’en ressors avec une impression de gros fouillis : trop de personnages trop peu travaillés, pas orignaux ni attachants et qui ne font qu'encombrer le récit.

A partir du moment où les protagonistes principaux me déplaisaient, il était bien plus difficile pour moi d’entrer dans l’histoire. Ceci dit, nous parlons ici d’un livre sorti en 1986 et je pense que trente ans plus tard, mes attentes sont bien différentes de celles des lecteurs de l’époque. Ce décalage a sans doute joué dans mon appréciation des personnages ( surtout Danyal, grrr ), d’autant plus que je peux parfois me montrer difficile !

L’intrigue présentait elle aussi quelques faiblesses qui se présentent sous la forme de Deux ex Machina utilisés jusqu’à plus soif : Au contact de Waylander, c’est comme si tout les personnages les plus fourbes devenaient tous pétris d’honneur et de chevalerie. Il est vrai que le rôle du destin et la bravoure inhérente à chacun est un thème récurrent dans l’œuvre de Gemmell mais j’ai trouvé que trop de situations difficiles ne sont résolues que par ces grosses ficelles. A mes yeux, cela a été particulièrement gênant lorsque certains personnages décris comme sans foi ni loi vont finalement tout donner pour permettre aux héros de continuer leur quête, quand bien même ils n’ont rien à y gagner. Les personnages retournent leur veste de façon si soudaine et injustifiée que c'en était très surprenant, presque choquant.

Fort heureusement, Waylander reste un roman de David Gemmell : on y retrouve donc de nombreuses qualités pas négligeables.

Premièrement, le style d’écriture de l’auteur est fluide, s’adapte parfaitement à son univers en apportant à chaque phrase sa petite touche de lyrisme ou d’héroïsme. Cela contribue à forger l’atmosphère guerrière du roman. C’est un des gros point fort de ce livre : L’immersion. Je n’ai pas eu de mal à croire aux scènes de bataille tant elles sont prenantes, détaillées dans toute leur horreur mais en mettant toujours en avant la bravoure des combattants. C’est vraiment quelque chose que j’apprécie dans l’œuvre de Gemmell : son style d’écriture et l’atmosphère de son univers sont intimement liés et il est très difficile de parler de l’un sans mentionner l’autre.

J’ai aussi beaucoup aimé découvrir l’empire Drenaï à une autre époque bien loin dans le passé. De nombreuses légendes trouvent leur origine dans ce livre et plus que jamais on sent toute la densité de l’univers et la mythologie créé par David Gemmell. J’aime toujours beaucoup quand les auteurs reviennent aux origines de leur univers et ici, on est servi ! Entre le comte Egel et son armure de bronze, les Trente, la passe de Delnoch… On sait où l’on met les pieds et j’ai aimé aimé découvrir Drenaï sous un jour différent.

Personnage préféré :
Encore une fois, c’est le personnage le plus mystique que j’ai le plus apprécié : Le prêtre Dardalion. C’est l’un des seuls personnages à avoir une vraie évolution quand tout les autres stagnent un peu. Son parcours est semé d’embûches et de doutes mais il n’en revient que grandit. Il apporte également de nombreuses réponses, tant sur l’intrigue en cours que sur le reste de l’univers. Il mériterait un livre entier à lui tout seul !



J’ai retrouvé un univers à la fois différent et familier ainsi qu’une atmosphère héroïque et sombre, si caractéristique des livres de Gemmell. C’est vraiment dommage que mes attentes se soient heurtées à une vision de la fantasy un peu éculée, entre stéréotypes et grosses ficelles scénaristiques, le tout encombré par un trop grand nombre de personnages secondaires.

4 commentaires:

  1. mon opinion est qu'en fait si tu vois des stereotypes et ficelles c'est que beaucoup d'auteur se sont inspirer de maitre Gemmell :p

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    1. Oui, on en avait déjà causé. :p Mais le truc c'est que même si il est à "l'origine" des stéréotypes et qu'à l'époque, ça paraissait p't'être original, maintenant on est en 2016 et même avec toute la bonne volonté du monde, je ne peux pas être, moi-de-2016-presque-2017, avoir les mêmes sentiments / la même culture que quelqu'un de 1986. Donc oui, avec ma vision de 2016, je le dis : Danyal EST le cliché sexiste de la demoiselle en détressse. Donc, en 2016 ça m'gonfle, et je le laisse pas passer. En 1986 par contre, je comprends que ça choque moins. Si tu veux, je le pointe du doigt et je dis que ça m'a pas plu, mais c'est pas vraiment un reproche dans le sens où je comprends ce que ça fait là. C'est aussi pour ça que je parle de "décalage" dans l'article et c'est toujours le risque quand on lit des livres qui ont 30 ans ! :D
      Mais quand je parle des grosses ficelles scénaristiques, par contre, ça n'a rien à voir avec l'époque, ou alors faut remonter aux tragédies grecques qui ont "inventé" de Deux ex Machina, et là on est mal barrés. :v Y a quand même pas mal de faiblesses scénaristiques dans ce livre qui sont... Juste des faiblesses. On peut difficilement les expliquer avec autre chose que de la maladresse. Mais bon, j'suis pas fâchée contre Gemmell. Juste que Waylander j'aime pas. :D J'ai trouvé Légende LARGEMENT mieux et mieux maîtrisé, point. :D :p
      Je sais pas si tout est clair ? o.o

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    2. oui très clair miss :v
      dans se cas je te conseil les Rigantes :p c'est du bourrin mais au moins il moins le coter demoiselle en detresse au debut ! le mythe du viol fondateur est meme revisiter dans la seconde partie ;)

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    3. Yessss, on me les a pas mal conseillés, ceux là ! :D Je pense que mes prochaines lectures Gemmelliennes seront de ce côté là, ou alors le Lion de Macédoine, qu'on m'a aussi pas mal recommandé. Et je sais pas comment tu le prononce, "Rigante", mais j'ai tendance à le dire à l'italienne :v

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