4 août 2016

Les talons hauts rapprochent les filles du ciel






Auteur : Olivier Gay
Éditeur : Le Masque
Format : Broché


 






Couverture :
Sans la trouver exceptionnelle, j’aime bien cette ouverture. Le noir et blanc, le mur un peu miteux et le sachet de plastique autour de la chaussure mettent tout de suite en place une ambiance plutôt alléchante. Ça donne envie de lire ! C’est une image qui raconte une petite histoire de façon assez percutante et qui aide à se donner une idée du contenu du livre. Et dans mon cas, ça a bien fonctionné ! Bon, il y a juste le gros bandeau rouge qu'on ne peut pas enlever qui me chiffonne un peu. Mais y a un jeu de mot, alors ça passe.

Avis :
Cela faisait quelques temps que je n’avais plus lu de romans policiers, au moins 7 ou 8 ans. Cette lecture était donc l’occasion de renouer avec un genre que je n’avais pas touché depuis longtemps !

Bien que l’intrigue ne semble pas d’une folle originalité (un tueur en série qui s’en prend à de jolies jeunes femmes, un héros enquêteur malgré lui…), l’intérêt du roman se situe bien ailleurs. En effet, autour d’une affaire assez classique, l’auteur sait développer un univers à l’ambiance et à l’identité propre que j’ai vraiment apprécié.

Je me suis retrouvée plongée au cœur de la vie nocturne de Paris. D’un coup, cette ville m’a semblé bien différente de la ville grise et moche qu’on pourrait imaginer ! L’auteur livre au lecteur une ville et des lieux hauts en couleurs, flamboyants et festifs. Drogue et alcool y coulent à flot tant et si bien que j’en suis venue à confondre Paris et Las Vegas ! Même si on y reconnaît bien la capitale, c’était une vraie surprise de la voir ainsi, différente, agrémentée d’un nouveau charme… J’ai vraiment aimé redécouvrir la ville de cette façon.

Ajoutons à cette ambiance ‘jet-set’ une bonne dose d’humour, de cynisme ou d’autodérision et voilà un roman à l’identité très forte qui m’a vraiment plu. Les pages se tournent toute seules et malgré la gravité de l’enquête, je n’ai pas pu m’empêcher de rire et sourire durant ces plongées dans les nuits parisiennes.

Il faut dire aussi que le héros, Fitz, se prête assez bien au jeu : Petit dealer fier de sa “belle gueule” (je cite), il porte pourtant un regard assez cynique sur le monde dans lequel il évolue. J’ai trouvé ce personnage très intéressant pour ses différentes facettes qu’il révèle au fil de l’histoire. Le lecteur n’est pas mis face à un héros qui supportera les visions d’horreur de corps mutilés pour ensuite rendre la Justice. Oh que non. Les évènements pèsent leur poids sur Fitz d’une façon que j’ai trouvé très réaliste et très prenante. J’ai eu peur avec lui, j’ai compris son malaise et ses craintes face à une affaire qu’il n’a jamais vraiment été préparé à affronter. Une partie du livre est même consacrée à nous montrer comment un petit trafiquant de drogue sans ‘histoires’ parvient (ou pas) à supporter ce poids. On découvre vite que Fitz est bien plus humain qu’il ne veut le faire croire ! Ces fragilités m’ont vraiment beaucoup aidé à me sentir plus proche de lui et à m’attacher au personnage.

On pourrait presque en dire autant su l’assassin. Même si je me suis assez vite douté de son identité, ce n’est pas possible d’ignorer les révélations finales sur l’affaire. J’en suis venue à me demander à quel point cet assassin est vraiment coupable, qui est vraiment le monstre, dans tout ça ? Voilà le genre de questions que je me suis posé. Je n’ai pas eu envie de haïr le coupable… Cette conclusion a presque été un dilemme moral, pour moi !

Personnage préféré :
Moussah et Deborah étaient efficaces et sympathiques comme personnages secondaires, mais la palme revient vraiment à Fitz, qu’on apprends à connaître au fil des pages. D’un petit dealer lâche et sans ambition, on passe à un individu à part entière, avec ses faiblesses et ses peurs… Et un humour parfois bien décapant qui s’intègre très bien au récit ! Loin du flic blasé et alcoolique issu des films noirs, on a là un autre type d'antihéros que j’ai trouvé très attachant et très bien présenté.




Même si l’intrigue peut paraître un peu linéaire et manquer de rebondissements, Olivier Gay sait donner une vraie atmosphère à son récit et une vraie personnalité à ses personnages. De l’humour et un style efficace soulignent le tout pour faire de ce polar une lecture que je recommande à tous.

2 commentaires:

  1. C'est une belle chronique, qui rend un bel hommage à ce roman ! J'ai envie de le relire! :p

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hooooo <3 c'est trop gentil ce que tu dis, merci ! '-'

      Supprimer