11 févr. 2016

6 minutes 23 secondes séparent l'enfer du paradis








Auteur :François Suchel
Editeur : Editions Paulsen
Format ; Broché










Couverture :
Fait intéressant, la photographie de couverture a été prise par l’auteur lui-même. En tout cas, le résultat est sobre et assez élégant. L’objet final - le livre - est plutôt joli et cette couverture lui donne un certain cachet, une classe sobre et un peu mystérieuse.

Avis :
6 minutes 23 secondes est exactement le type de livre auquel je m’intéresse habituellement assez peu : j’ai plutôt tendance à préférer les mondes imaginaires au réel. Mais ici, on parle d’aviation, et les avions, ça me fait rêver aussi.

Dans ce livre, j’ai pu retrouver une petite partie de ce rêve, au travers des yeux d’un pilote : l’auteur. L’écriture est agréable même si j'ai trouvé certains passages un tout petit peu lourds. En tout cas, l’auteur sait bien trouver les mots pour partager les petits bouts de merveille de son quotidien. Certaines tranches de vie sont même assez touchantes, car, en plus d’être bien racontées, on les sait vraies. Je pense en particulier au chapitre intitulé “Aux confins de l’Anatolie”, sans doute le plus personnel de tous.

Ces petits témoignages ne sont pas tous aussi intimess, parfois même, l'auteur n'était pas sur place et relate les faits tel qu'il les connaît (rapports du BEA à l'appui) : on retrouve quelques récits d’incidents, plus ou moins célèbres comme la disparition du vol Air France 447 en 2009. On découvrira ainsi la vie d’un pilote au sol comme en vol, son apprentissage, ses déboires… Et certaines histoires font parfois presque froid dans le dos ! Heureusement, François Suchel n’oublie pas de rappeler qu’à chaque incident, des leçons sont tirées par les intervenants. J’ai bien apprécié cette humilité de l’auteur face au monde, à son travail et face à ses propres faiblesses. Paradoxalement, ce sentiment aide vraiment à partager l’émerveillement de l’auteur et à voyager avec lui, car on se sait tout petits face au monde qu'il survole.

Malheureusement, j’ai trouvé que certains chapitres étaient d’un intérêt un peu moindre par rapport à d’autres, un peu moins intéressants à mes yeux. Ceci-dit, je suis assez peu habituée à ce type de livre, assez personnels et surtout, très ancré dans le réel. C’est peut-être la raison pour laquelle je n’ai pas toujours été parfaitement emballée par ce qui est raconté.

Malgré un peu de jargon technique, expliqué dans le lexique en fin de volume, la lecture est fluide. Cependant, pour qui n’a aucune idée du fonctionnement d’un avion, j’avoue m’être demandé si certains passages ne sont pas un peu trop techniques ? Comme j’ai quelques (très) vagues connaissances de mon côté, je n’ai pas eu de mal à suivre donc je pense tout de même que c’est une lecture accessible à tous. En tout cas, si vous êtes un peu curieux, on peut beaucoup en apprendre dans ce livre, tant dans le texte que grâce aux jolis schémas de fin de volume. Ils sont plutôt clair et apportent un vrai petit ‘plus’ au livre, de très belle facture. On sent vraiment bien la patte du professionnel passionné.

Chapitre préféré :
C’est compliqué de choisir un personnage préféré dans un livre pareil. Je vais donc profiter de la place laissée vacante pour mettre en valeur le chapitre que j’ai préféré. Je l’ai dit dans plus haut, “Aux confins de l’Anatolie” m’a beaucoup plus, mais celui qui m’a le plus emportée est celui intitulé “Chaud sur la Glace”. J’ai trouvé qu’on y ressentait vraiment toute la tension du poste de pilotage en cas d’urgence, le danger imminent et la concentration des pilotes. On pourrait se croire dans un livre d’action ! Et pourtant, on sait dès le début que le danger n’est pas réellement là...



C’était en tout cas une lecture agréable, à la fois distrayante et instructive. J’ai beaucoup apprécié cet aperçu de la vie d’un pilote de ligne. Un livre atypique mais intéressant, qui s’éloigne beaucoup de ce que j’ai l‘habitude de lire mais qui a su me plaire et titiller ma curiosité.

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