19 janv. 2016

Histoires de Livres #4 - L'ennui

Pour beaucoup, les cours de Français sont l’occasion de souffrir sur des livres pas toujours enchanteurs, parfois même carrément atroce. Pour d’autres, c’est l’occasion de découvrir des auteurs, des genres littéraires… J’avais l’impression que c’était une “mode” pendant ma scolarité, de systématiquement se plaindre des livres à lire pour les cours de Français. Collège ou lycée, c’était pareil, les mêmes andouilles allaient chercher des résumés sur Internet (au CDI pour les moins chanceux, chez eux pour les autres) juste avant les interrogations écrites portant sur le livre.


Bien que faisant partie de la minorité qui appréciait tout de même la plupart des lectures qu’on nous imposait, je dois bien avouer qu’une fois ou deux, ça ne s’est pas si bien passé. Oh que non…


Au collège, nous avions du lire un livre intitulé “Lambeaux”, de Charles Juliet. J’en suis ressortie tellement traumatisée que je me rappelle encore du titre et du nom de l’auteur sans même avoir à vérifier ! D’ailleurs, avec le recul, je me dis qu’une classe de collège était peut-être un public trop jeune pour ce genre de livre autobiographique qui laisse une grande place à la dépression (merci Wikipédia)... En tout cas, du haut de mes treize ans, je me suis ennuyée. Terriblement ennuyée, à tel poins que j’ai vraiment détesté ce livre ! Je n’y voyais pas d’intérêt, j’étais perdue avec des personnages ( réels ) dépressifs et déprimants et dont je me foutais royalement (oui, j’étais bête, au collège). Je n’arrivais pas à lire plus de deux lignes sans avoir envie de regarder ailleurs. Littéralement deux lignes. Et le pire, c’est que je n’exagère même pas.

Je ne veux même pas savoir ce que j'ai fais de ce livre. Je suis trop
traumatisée pour essayer de le relire. ARF.



Mais à part cette horreur (je ne m’en suis pas remise depuis), le reste des lectures du collège m’avait bien plu, et j’avais eu l’espoir que cela continue au lycée. Malheureusement, j’ai été régulièrement déçue par la suite, sauf par Guy de Maupassant. Il ne m’a jamais déçue, lui. Ceci dit, le pire a sans doute été ma rencontre avec l’ami Emile, monsieur “J’accuse”, le légendaire assommeur… Emile Zola. Le pire, c’est que j’étais réellement enthousiaste à l’idée de lire un de ses livres ! Une cousine m’avait même dit qu’elle avait beaucoup aimé Germinal. Alors j’attendais mon tour avec impatience, moi aussi je voulais lire Germinal et trouver Zola trop cool ! Vraiment, hein. Bon, je dois avouer qu’entendre systématiquement mes camarades de classe dire que “tel livre est trop nul, Zola c’est de la merde” alors qu’ils n’avaient jamais posé un œil sur les livres en question, ça commençait aussi à me lourder.


Mais pas de bol pour nous, on n’a pas eu droit à Germinal, pas d’Assommoir non plus. Exit Nana également, pour nous ça a été… La Bête Humaine.


J’ai fait des efforts, vraiment. J’ai essayé de l’aimer ce bouquin, j’ai fait ce que j’ai pu… Mais pas moyen. Comme on dit chez moi, je me suis royalement fait chier. J'enchaînais les chapitres où il ne se passait rien (ou presque), tout les personnages me semblaient fades, coincés dans leur misère, sans la moindre once d’énergie à revendre pour s’en sortir. Pourris de fatalisme, je me suis mise à les détester, juste pour essayer de faire passer mon ennui. J’ai passé les trois dernier jours de mes vacances d’hiver à lire quatre chapitres par jour (et ils sont assez longs) pour essayer de le finir à temps pour l’interro qui arrivait après. J’étais tout de même trop honnête pour aller chercher un résumé sur Internet… J’ai sérieusement eu l’impression de perdre trois jours de ma vie. Trois jours d’ennui total.

C'est sans doute l'un de mes seuls livres qui a fini dans un état dé-plo-rable.
Genre pas loin du décès, le truc.
Du coup j'ai mis une photo trouvée sur un célèbre site de vente d'occasions...



Il n’y a qu’un passage de deux pages (peut-être moins, en vérité) qui m’a plu. C’est une longue description du choc d’un train contre un chariot de pierres de taille placé en travers de la voie ferrée. J’ai franchement trouvé la description d’un réalisme assez magnifique, avec des images très bien choisies. Je pouvais imaginer à la perfection ce qu’il se passait, chaque instant était détaillé avec minutie et précision. Bref, un moment de violence ferroviaire décrit avec brio.


Et c’est tout. Le reste du livre ? Je m’en rappelle à peine (une vague histoire de train et de mec qui tue des femmes). Comme en pied de nez à tout ça, le passage à analyser pour l’interro de Français était celui-là précisément. En même temps, je savais bien que c’était le seul qui avait de l’intérêt !


Quelque part, je reste persuadée qu’on nous a imposé cette lecture uniquement pour que le prof de Français que j’avais à l’époque puisse s’amuser tout seul avec des jeux de mots laids comme “L’abbé Tumaine”. Et je n’exagère toujours pas, il l’a vraiment dit. Et il était fier de lui.


Franchement, j’aurais préféré Germinal...

JE VOULAIS T'AIMER, EMILE !!
TU M'AS TRAHIE !! *musique triste*

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